Eviter l'outillage...

A part pour des questions techniques comme une formation Excel ou à l'analyse de bilan comptable, la formation à l'outillage est souvent une demande un peu "magique" de résoudre des problèmes "à risques" et donc complexes.

En quoi la formation va-t-elle changer la situation?

Généralement, les structures envoient une seule personne se former pendant trois jours à un sujet qu'elle-même va découvrir. Quelles chances a-t-elle de parvenir à changer quoi que ce soit à son retour en équipe? Elle devra faire un résumé de 30min max pour transférer un contenu qu'elle ne maîtrise pas à une équipe qui a autre chose à faire...

Se former à un outils prend du temps et coûte de l'argent.

La maîtrise de l'outil requiert généralement du temps de l'expérience. Dans un premier temps on apprend surtout comment se tromper avant de "réussir" à manier l'outil habilement. Le principal risque est que toutes les expérimentations sont donc autant d'occasion d'en rajouter plutôt que d'aider à résoudre. Sans ajouter le fait que la personne formée - parce qu'il est assez rare qu'une équipe se forme au complet - se sente disqualifiée à la première tentative.

Il y a assez de savoirs dans votre organisation...

Ouvrir des espace

Faire ce travail requiert du temps et gagne à être enrichi du point de vue d'autres actreur.ice.s et est en contradiction directe avec le manque de temps et la gestion des flux imposés par les travail. Le manque de temps et de moyens influence le rapport au travail en créant des entonnoirs et des tunnels. Toutefois, la plupart des acteur.ice.s d'un système expriment la nécessité de lever nez du guidon pour penser le métier.

Les entonnoirs et tunnels empêchent de penser métier, ils servent à gérer le flux du travail.

Les espaces sont une réponse pour sortir des entonnoir et des tunnels: il faut ouvrir des espaces pour que des acteur.ice.s d'un système puissent élaborer un sens commun, concret à leurs pratiques professionnelles.

Ouvrir des espaces d'échanges et d'élaboration individuels et/ou collectifs, à la fois suffisamment structurés et ouvert pour:

  • Faire l'état des lieux:
    • que nous arrive-t-il?

    • de quoi s'agit-il?

    • que s'est-il passé?

    • qu'est-ce que ça me/nous fait (émotionnellement, idéologiquement, pragmatiquement,...)?

    • En quoi est-ce que ce qui se passe m'impacte personnellement et concrètement?

  • Analyser et donner du sens:
    • Quels sont les problèmes ? (il y en probablement plus qu'un...)

    • Où sont les conflits et quels sont les enjeux pour les acteur.ice.s ?

    • Qu'est-ce qu'iels défendent?

    • Qu'est-ce qui relève de ma responsabilité et de celle des autres, du système?

    • Qu'est-ce qui me bloque, de quoi j'ai peur, avons-nous peur ?

  • Donner du sens pour agir:
    • Où sont nos/mes priorités ?

    • Sur quoi est-ce que je suis prêt.e à me mobiliser avec/sans/contre les autres ?

    • Quel est le prix à payer pour le changement ?

    • Quelles sont mes alliances ?